Etat des lieux à mi-parcours de la 1ère promotion.
Paris le 21 Novembre 2017

Impala Avenir et l’Ecole de la Deuxième chance de Seine-et-Marne (E2C77) ont lancé le 25 septembre 2017 la première formation au déploiement de la fibre optique à destination de jeunes déscolarisés de 17 à 24 ans.

L’Ecole des Plombiers du Numérique est une formation dont l’objectif est l’accès des jeunes adultes en difficulté aux métiers porteurs du monde des infrastructures numériques.

La présente note dresse un état des lieux à mi-parcours de la première promotion

La formation est opérée par l’Ecole de la Deuxième Chance de Seine-et-Marne (E2C 77), sur son site de Chelles.

Il s’agit d’une formation courte de 250 heures alternant heures de cours et stage en entreprise sur une période de trois mois. L’objectif est d’accompagner les jeunes vers l’emploi en utilisant trois leviers :

  • –  Accompagnement pédagogique, définition d’un projet personnel, cours généraux
  • –  Formation au déploiement de la fibre optique, soudure, test, etc
  • –  Stage en entreprise trouvé par l’école, et accompagnement à la recherche d’un emploi CDI à l’issue de la formation

    Nous avons installé dans la classe de cours un plateau technique aux normes préconisées par la FIRIP (fédération des industries des réseaux d’initiatives publiques), partenaire de la première heure du projet, et Objectif Fibre – organisation rassemblant l’Etat, les écoles et les fédérations en charge de fixer les prérequis techniques à une formation au déploiement de la fibre optique.

    Le cursus court reprend l’ensemble des fondamentaux nécessaires à l’apprentissage du déploiement de la fibre optique. Cette formation a pour objectif d’amener des stagiaires en parcours à l’e2c77 vers l’emploi, ce qui la rend très complémentaire de toutes les formations certifiantes et diplômantes existantes.

    Notre ambition est de former 16 stagiaires par période de trois mois, sur trois cycles annuels, ce qui correspond à 48 jeunes formés et placés par an.

    La première promotion est séparée en deux groupes : un de 7 stagiaires, et un autre de 5 stagiaires. Ils ont préalablement débuté leur parcours d’insertion visant à définir leur projet professionnel, à mieux se connaître pour enfin valider que cette formation correspond à leurs aspirations.

Le premier groupe passe 2 semaines en école, et part ensuite 2 semaines en entreprise. Pendant ce temps, commencent les 2 premières semaines de formation école du second groupe, qui partiront ensuite en entreprise et ainsi de suite jusqu’à la fin du cursus.

Nous sommes actuellement à mi-parcours de la formation. Chaque groupe a effectué 2 passages en école et 1 passage en entreprise.

Les jeunes sont majoritairement des hommes, de 20 à 24 ans. Une jeune fille a postulé mais au second jour a souhaité se retirer de la formation, jugeant que ce métier n’était pas adapté pour elle. La formation est perçue à tort comme un métier d’homme mais nous souhaitons sur les prochaines promotions attirer des femmes, en particulier pour souder de la fibre, ou gérer la relation client dans le cadre de projets FTTH (Fiber To The Home).

Les deux premières semaines de formation sont essentiellement une découverte du monde des télécommunications, de la fibre, et de l’entreprise, suivies de premières manipulations de câbles optiques. Les jeunes arrivent en stage avec une bonne compréhension de l’environnement qui les attend, et du ‘savoir-être’ nécessaire à une insertion dans l’entreprise.

La fibre est un marché en tension. Les entreprises sont habituées à accueillir des jeunes ne connaissant pas le métier. Le plus important pour elles est que les nouvelles recrues apprennent les codes de l’entreprise afin de s’intégrer au plus vite.

Les jeunes qui étaient très timides, sur la réserve et inexpérimentés la première semaine sont revenus changés à leur retour de stage en entreprise. Seul un stagiaire a été peu encadré durant la période de stage. Un autre a au contraire, visité toute la France. Ils ont pris de l’assurance, sont souriants et plus ouverts. Un nouveau monde s’offre à eux. Ils sentent d’une part de la confiance et l’opportunité de se construire sur un métier porteur, qu’ils perçoivent comme la porte d’entrée des métiers du numérique.

La seconde session en école est consacrée à la formation intensive au métier du déploiement de la fibre : travail du câble, clivage, raccordement, soudure, tests de réflectométrie, pose de jarretière, installation de boites de raccordement et de tiroir optique. En parallèle des formations complémentaires ont été commandées auprès d’un autre établissement de formation à la fibre, dispensant des cours spécifiques sur les thématiques du déploiement de câble en aérien et en souterrain.

Les jeunes ont déjà préparé leur CV, ont fait des tests d’entretiens de recrutement et se préparent à s’engager dans leur nouvelle vie.

Le cursus est ouvert à tous les jeunes adultes, de 17 à 25 ans et sans diplôme, sans condition de compétence ou de savoir-faire. Les pédagogues de l’E2C ont pris du temps avec chacun d’entre eux afin de définir un projet de carrière, et les aider à mieux se connaître.

La motivation des jeunes à intégrer le monde de l’entreprise, l’attrait d’un domaine d’activité nouveau et porteur comme les télécommunications et le numérique, ainsi que les opportunités de débouchés à terme ont été les moteurs de la réussite du projet.

L’objectif est de donner des bases solides du métier, les très

nombreuses subtilités viendront après, en entreprise ou lors de formations complémentaires.

Actuellement, les promotions de jeunes formés par l’E2C sont majoritairement composées de candidats fléchés par les missions locales. Une des inquiétudes était de ne pas capter suffisamment de candidats sachant que de nombreux jeunes déscolarisés en marge du système refusent de s’inscrire dans leur mission locale.

Nous avons eu l’heureuse surprise de voir des jeunes, non référencés auprès des missions locales, postuler directement auprès de l’E2C77 pour suivre la formation du fait de l’attractivité et du caractère novateur du projet : proposer à des populations décrocheuses, issues de quartiers sensibles pour le plus grand nombre, d’accéder à des métiers d’avenir du numérique. Le bouche à oreille fonctionne également très bien entre les jeunes ce qui augmente le nombre de candidats potentiels.

Ce projet-pilote a été construit de manière à être répliqué aisément dans d’autres départements. Nous travaillons actuellement à la création d’Ecole des plombiers du numérique sur Marseille et Bordeaux, ainsi que sur d’autres départements d’Ile de France.

Pour en savoir plus, consulter la fiche projet